Centenaires à Billé
Chacun sait que l'espérance de vie s'est fortement accrue depuis la dernière guerre. C'est aussi vrai à Billé, comme il est constaté dans notre page concernant la démographie. En recherchant parmi les actes de sépulture et de décès, il apparaît qu'il n'y eut aucun centenaire chez nous avant la seconde moitié du XXème siècle. Encore qu'il ne se trouve qu'une seule personne à avoir franchi cette barre avant l'an 2000. Elle fêta ses cent ans le 13 juillet 1962 alors qu'elle était pensionnaire à Chaudebœuf. Une page lui est consacrée:
Marie Barbedette
Depuis lors, nous avons pu recenser quatorze personnes - toutes des femmes - qui sont parvenues au-delà de cent ans. Elles sont nées, se sont mariées à Billé ou y ont vécu une partie de leur vie. Ce sont elles que nous voulons mettre à l'honneur ici et aussi quelques autres - dont un homme - qui ont frôlé cet âge qui nous laisse encore rêveurs.
Cent ans
En octobre de l'an 2000, Marie-Thérèse Lheutellier, épouse de Victor Bonnant, native de Billé et y ayant passé sa vie, nous quitta à moins de trois mois de ses 101 ans. Elle avait mis onze enfants au monde à la Hargrinière et à Ruffin.
Marie Hamard, née aux Basses Bêches en Parcé en 1901, était venue se retirer au Bourg de Billé avec son mari Marcel Harnois avant 1968. Elle mourut à Fougères en juin 2002 à plus de 101 ans.
C'est aussi à Parcé, au Plessis, que naquit Angèle Balluais. Mariée à Louis Beaucé, ils eurent huit enfants à la Primaudière avant de de retirer à Launay. Elle mourut centenaire à la maison Saint-Joseph de Saint-Aubin-du-Cormier en octobre 2004.
Armandine Moutel, née en septembre 1911 à la Cosvinière, décéda à plus de 104 ans à Fougères en décembre 2015. Elle avait épousé Louis Delcourt à Billé en 1933 et eut la douleur de le perdre dès 1940. Avec ses quatre enfants elle vécut à la Renaudière.
Maria Martin, née à Parcé en 1911, vint au Bourg de Billé avec ses parents, sabotiers, après la guerre 1914. Elle se maria à Billé avec Amand Bouvier arrivé à la Royandière avec ses parents avant 1926. Elle décéda à Fougères en mai 2012.
Marie Martin (1914-2024) 
Jusqu'à présent, le record de longévité appartient à Marie Martin qui nous a quittés en avril 2024. Elle aurrait fêté ses 110 ans au début du mois de juin suivant. Laissons à Régine Rêteux le soin de nous résumer sa vie dans la Chronique Républicaine en juin 2023.
Deux de ses cousines, Angèle Martin et Joséphine Martin issues de la même famille de Courgoulu ont vécu plus de cent ans. Angèle, épouse de Joseph Blanchais, a fêté ses 101 ans en décembre 2024. Joséphine, en religion sœur Marie-Angélique, a été inhumée à Rillé le 4 janvier 2025 à 100 ans et 9 mois. Elle était née à la Chapelle-Saint-Aubert.
Anne-Marie Royer de la Basse-Tollerais épousa Jean Chemin à Billé en 1946. Ils vécurent successivement à Javené puis à Billé et eurent cinq enfants. Elle mourut à Fougères en juin 2019 à cent ans et trois mois.
Marie-Louise Lagrée était née à la Morinais en Romagné et épousa Amand Roussel à Billé en 1942. Ils vécurent au Bussonnet où elle donna naissance à quatorze enfants. Elle mourut à Laignelet en août 2023.
À ce jour, quatre femmes nées à Billé ont dépassé les cent ans. Il s'agit d'Anna Roussel, en religion sœur Agnès-Louise, née à Ruhatte en 1922, Marie-Thérèse Éon-Feuvrier née aux Minières en 1922, Angèle Martin-Blanchais née à Courgoulu en 1923 et Marie Serrand, née au Bourg, qui a eu cent ans en octobre 2024.
Ou presque
Avant 2000, deux femmes parvinrent à leur centième année. Marie Boisbineuf-Turoche née aux Minières en 1892 décéda à 99 ans et 8 mois à Saint-Brice-en-Coglès en 1992. Angèle Rocher-Coudray de l'Épinay aurait eu cent ans 11 mois après son décès en 1993.
Eugénie Vannier-Ermenier née à la Basse-Tollerais en 1911, mariée à Romagné en 1939 y décéda en février 2011 à seulement quinze jours de ses cent ans. André Morel originaire de Javené, qui passa sa vie à Maintibœuf disparu en janvier 2019 aurait eu cent ans au mois de juin suivant.
Pièges de l'Histoire
Pendant l'administration de M. Le Tondu, j'ai relevé au registre des décès ce fait assez rare pour être signalé. En 1728 mourut au Bourg de Billé un vieillard âgé de cent seize ans, nommé Jean Bidaine, souche d'une nombreuse famille qui habita longtemps la paroisse.
C'est ce qu'écrivait, en 1892, Jean-Marie Guet dans son Histoire de Billé. L'auteur n'avait rien inventé puisque c'est bien l'âge qui est mentionné dans l'acte de sépulture daté du 17 juillet 1728. Voilà un document auquel il est bien difficile de croire!
En se basant sur les actes des registres paroissiaux, le scénario le plus vraisemblable est que Jean Bidaine naquit à Billé en octobre 1642. Il se maria à Billé en 1665 avec Marguerite Vannier et eut une fille l'année suivante. Son épouse mourut en 1676, En juillet 1728, lors de son décès, il vivait donc sa 86ème année. Pour l'époque, c'était déjà une longévité exceptionnelle.
En ce qui concerne l'assertion sur sa nombreuse famille qui habita longtemps la paroisse, nous sommes très réservés. Il n'eut qu'une fille et par elle un seul petit-fils. Le plupart des enfants de ce dernier décédèrent en bas âge ou n'eurent pas de descendance et sa fille, Françoise, mourut en 1738. Après ce décès, il n'y a plus de trace de cette famille à Billé.
Un autre exemple de confusion est celui de Perrine Delaunay-Guesdon qui décéda à l'Aunée le 11 juin 1883. L'acte de décès indique âgée de 98 ans et la Chronique de Fougères écrit qu'elle avait 99 ans et 8 mois. En y regardant de plus près, il y avait 95 ans et 7 mois qu'elle était née aux Hautes-Bêmes en Parcé.
