Alexandrine Guenée-Brard (1898-1991)
Bonne à Billé
onne et commis, tels étaient les termes employés chez nous pour désigner les servantes et les valets. Les domestiques étaient originaires de la commune ou d'une autre alentour. Ils étaient placés par les parents généralement à l'âge de douze ans. Ils logeaient et prenaient les repas sur place et étaient aux ordre du maître et/ou de la maîtresse de maison. Autant dire que leur destin dépendait complètement de la famille d'accueil. Selon cette dernière, ils pouvaient être plus ou moins bien logés et nourris, respectés ou exploités. Le plus souvent, ils quittaient la ferme à laquelle ils étaient attachés quand ils avaient trouvé une situation, au moment de leur mariage. Mais il arrivait qu'ils y restent plus longtemps, voire toute leur vie.
Entre 1983 et 1985 Amand Pichot a recueilli sur des cassettes magnétiques les propos d'Alexandrine Guenée qui avait été bonne chez ses parents à Lepeluet. Le texte en a été retranscrit pour le présenter ici. C'est un témoinage unique de ce que pouvait être la vie d'une bonne à Billé et des relations qu'elle avait avec la famille. Elle parle de sa jeunesse, de sa famille et aussi de ses maîtres.
À partir de 1916, l'année où elle y arriva, la vie de la Sandrine à été intimement liée à celle de Lepeluet jusqu'à son mariage en 1929. C'est d'ailleurs à Lepeluet qu'elle a rencontré Emmanuel Brard, son futur mari, qui y était commis. Tous deux ont quitté Billé après leur mariage pour aller habiter Fougères. Alexandrine a conservé depuis lors des relations cordiales avec la famille Pichot jusqu'aux générations suivantes. Elle était toujours conviée à participer aux évènements familiaux, mariages et communions.