Moulins, meuniers et meunières
Familles de meuniers Familles de meuniers
Moulin de Guéret

Le moulin de Guéret, dont il ne reste plus rien, était sis sur le Muez, à la limite de la commune entre la Basse-Cosvinière et le Chemin-Bigot en Javené. Sur ce cours d'eau, qui rejoint le Couesnon au nord des Minières, il y avait d'autres moulins: à Lepeluet et à Bécan, tous deux situés en Javené, pour ne citer que les plus proches.
Avant la Révolution, le moulin de Guéret appartenait à la famille de La Trémoille. En témoigne un procès verbal daté du 1er avril 1681, constatant l'état du moulin lors du passage de relais entre François Levesque et Yves Carré. Le propriétaire est Monsieur le Duc de la Trémoille et les contractants devront verser l'argent à son altesse Madame la princesse de Tarente.
Yves Carré, demeurant à Châteaubourg et depuis à Javené, n'occupera pas le moulin puisque dès le lendemain, selon un document du 2 avril, il baille et rétrocède le bail de ferme du moulin de Guéret à Guillaume Gastebois et Jeanne Cocu sa femme, demeurant au moulin de la Marche à Javené, pour une durée de deux ans commencée le 1er avril.
Il semble que les nouveaux meuniers n'avaient pas fait une heureuse affaire car le 8 décembre 1681 fut dressé un procès-verbal de l’état du moulin de Guéret et sa prisée, à la requête de Guillaume Gasdebois meunier audit moulin qui avait pris comme expert Jean Pigeon meunier au moulin de Lepeluet (Javené), François Levesque meunier au moulin de Chaudon (Beaucé), Michel et Pierre Bignon couvreurs. Il y est indiqué que la pêcherie et le portage sont en tel manque d’eau qu’il est nécessaire de les refaire à neuf, que le pignon du moulin menace ruine, que l’accès au moulin n’est pas valable, qu’il faudra 2 400 essentes pour en refaire la couverture après avoir remplacé les lattes, sans compter les clous, clous à lattes et chevilles, etc.
Un autre acte du 24 septembre 1773 atteste que le moulin appartenait à Monseigneur le Duc de la Trémoille. La famille de la Trémoille possédait au cours des XVII et XVIIIèmes siècles la baronnie de Vitré.
Le moulin et ses dépendances furent confisqués pendant la Révolution et attribués aux hospices de Fougères. De fait, d'après le cadastre de 1925, le propriétaire en est l'hospice Saint-Nicolas.
Le 19 octobre 1844, les hospices cédèrent le moulin, en même temps que celui de la Loirie et d'autres biens dans le pays de Fougères, lors d'une vente par adjudication. François Ferré en était le meunier à ce moment. L'acheteur en fut très probalement Joseph Gentilhomme puisqu'il y était installé l'année suivante avec Anne Souatier sa femme.
D'ailleurs, son fils Joseph tentera de le vendre en même temps que la closerie de la Basse Cosvinière en 1900. Son notaire, Maître Chevallier fit paraître des annonces dans la Chronique de Fougères en août et septembre. Le moulin ne trouva sans doute pas preneur car il était encore à vendre ou à louer en octobre et novembre. Fut-ce avec plus de succès?
Joseph Gentilhomme 
Jeanne Georget 

Mésauboin (1767-1771)
Il n'est pas possible de savoir précisément quand ils quittèrent ce moulin pour s'installer à celui de Mésauboin. Nous savons qu'ils s'y trouvaient par deux contrats signés devant notaire en 1667 et 1669. Jeanne Georget mourut le 6 novembre 1771 à 50 ans au moulin de Mésauboin. D'autre part Jean-Marie Guet dans son histoire de Biilé écrit que sur la fin de 1767, Julien Sansier et Joseph Gentilhomme, meunier de Mésauboin, trésoriers de la paroisse, ont fait construire la boisure des saints fonts par Tory, menuisier à Fougères, pour la somme de 185 livres..
Jean Gentilhomme était toujours à Mésauboin en 1778 lors de la signature d'un contrat de mariage de sa fille Thérèse avec Marie Leblanc chez Maître Jean Sourdin. Il demeurait alors avec son fils qui devait lui succéder. Il décéda le 27 janvier 1782 au moulin des Roussières à Châtillon-en-Vendelais chez son autre fils Michel et fut enterré dans le cimetière de Parcé.
