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Sabotiers

Sabotiers

TTraditionnellement, les sabotiers travaillaient près des forêts où ils trouvaient le bois nécessaire à leurs besoins. Ils y avaient leurs quartiers: les actes de baptêmes et de sépultures mentionnent comme lieux-dits la coupe - ou la vente - de la forêt sur les communes de Landéan et de Laignelet. C'est sans doute la raison pour laquelle aucun n'est mentionné à Billé dans les actes précédant la Révolution. D'ailleurs, les deux premiers cités se trouvèrent à Billé, pendant de courtes périodes, là où il y avait des arbres à exploiter: la rabine de Mésauboin. À partir du XIXème le métier semble désigner davantage une activité commerciale.

Jusqu'au milieu du XXème l'intérieur des sabots de bois était garni de paille pour les rendre plus confortables. Les semelles étaient recouvertes de clous qui, chez nous étaient nommés maillettes. Ces dernières se perdaient souvent, entre autres, dans les cours de récréation. Elles n'étaient pas perdues: entre les gamins, c'était à qui en ramassait le plus.

Pierre Guillard

C'est dans un acte de baptême qu'est révélée pour la première fois la présence d'un sabotier à Billé. Joseph Guillard naquit à Billé, en février 1766, dans les loges de la Rabine de Mésauboin. Dans cet acte, les parents Pierre Guillard et Louise Heurtault sont dits boîtiers. Plus tard, en 1778, dans l'acte de leur fille Jeanne, ils sont désignés comme sabotiers. Faut-il assimiler les deux termes? Ce couple a séjourné peu de temps à Billé, probablement le temps d'une coupe de bois. Leurs descendants, y compris le fils né à Mésauboin, ont tous été sabotiers ou sabotières.

Pierre Chéanne

Pierre Chéanne, n'était autre que le petit-fils des précédents. Il avait épousé Julie Roinel à Bazouges-la-Pérouse en 1806 et ils avaient eu une dizaine d'enfants dans plusieurs communes du Pays de Fougères jusqu'en 1825. En 1846, le recensement de Billé les signale à la Rabine de Mésauboin avec deux garçons et un petit-fils. L'époux mourut à Fougères, en 1854, et elle à Bazouges-la-Pérouse, en 1860.
En 1856 deux sabotiers exerçaient au bourg de Billé, recensés avec la famille de Pierre Garnier et Perrine Heudré: Clément Chéanne et Pierre Chéanne. Le premier était clairement le plus jeune fils de Pierre Chéanne et Julie Roinel. Quant au second, il s'agit vraisemblablement de leur petit-fils même si l'âge est erroné de deux ans dans le recensement. Clément Chéanne décéda célibataire aux Forges en Saint-Christophe-des-Bois en 1895.

François Garnier

François Garnier était répertorié comme sabotier lors des recensements de 1861 et 1866, après son mariage en juillet 1857 à Billé avec Jeanne Hamard. À partir de 1872, il est mentionné comme marchand. Il se consacra probablement à l'épicerie avec sa femme et au commerce de rouennerie. Plus tard, il fut aussi sacristain. Le couple avait eu sept enfants à Billé entre 1848 et 1859. Il mourut au bourg de Billé en 1888. Jeanne Hamard était encore à Billé en 1906 et elle décéda rue des Feuteries à Fougères en 1910.

Louis Garnier

Né à Billé en décembre 1848, Louis Garnier était domestique au Bois Grenier. Il n'était plus à Billé en 1866 et 1872. Sa fiche matricule le situe à Châtillon-en-Vendelais et la Croixille et confirme qu'il a fait la guerre de 1870 - il était sous les drapeaux du 1er août 1870 au 10 mard 1871. Il ne revint à Billé qu'après son mariage à Saint-Pierre-des-Landes avec Marie Lécolier, en octobre 1875. Trois enfants naquirent à Billé de 1876 à 1886. Dans les années suivantes, la famille était au bourg jusqu'en 1901. En 1906, Louis était ouvrier chez François Dubois sabotier à Saint-Georges-de-Chesné alors que sa femme était journalière à Fougères. Il décéda au bourg de Javené chez son gendre, Joseph Lebossé, en janvier 1915.
Ouvrier chez Louis Garnier: Auguste Plessis (1872).

François Dubois

François Dubois de Combourtillé, sabotier, épousa, en 1891 à Billé, Eugénie Garnier, la plus jeune des enfants de François Garnier et Jeanne Hamard évoqués plus haut. Ils n'eurent pas d'enfants et Eugénie mourut à Billé en avril 1900. Il se remaria l'année suivante à Fougères avec Joséphine Caro, native de Romagné. Ils eurent deux enfants. Dans l'acte de naissance du second en août 1904 les parents sont décrits comme débitants de boissons. En 1906 et en 1911, la famille se trouvait à la Grange en Saint-Georges-de-Chesné. Lui était sabotier et elle était débitante. Nous n'avons rien trouvé sur François ensuite. Elle mourut à Fougères en 1961.
Ouvrier chez François Dubois: Louis Garnier (1906) - voir ci-dessus.

Alphonse Martin

Alphonse Martin nous venait presque directement de la forêt de Fougères. En effet, ses parents, Jean et Fanny Martin - au premier abord, ils n'avaient pas de lien de parenté - naquirent tous les deux à Landéan. Les quatre aïeuls étaient sabotiers et sabotières et quasiment tous les membres des deux familles l'étaient aussi depuis plusieurs générations. Mais c'est à Romagné que s'intallèrent les parents d'Alphonse. Ainsi, c'est là qu'il naquit en 1878. En octobre 1901, il épousa Armandine Chemin native de Lécousse mais venue aux Basses Bêmes à Parcé avec sa famille. Elle était tailleuse. Le couple s'installa au bourg de Parcé où nous les retrouvons en 1906 et 1911 et où ils eurent trois enfants de 1902 à 1911.
Nous ne savons pas exactement en quelle année ils vinrent à Billé dans la maison du n° 17 de la rue de Fougères. Ce fut après le décès de la précédente occupante Marie Gautier morte en septembre 1916. Ce qui est certain c'est qu'ils étaient là lors du recensement de 1921. Ainsi, le bourg de Billé eut son sabotier pendant une vingtaine d'années et ce fut le dernier. Alphonse mourut en 1941 et Armandine lui survécut jusqu'en 1968; elle avait 88 ans.

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dernière mise à jour de cette page le 06/04/2024 à 13:05:54