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Eusèbe Bougret

Eusèbe Bougret (1710-1769)

EEusèbe François Bougret fut doyen d'Antrain, Bazouge, Fougères et du Vendelais et par là-même recteur de Billé, paroisse qui était le siège du doyenné. Succédant à Jean Baptiste Gabriel Le Tondu, il fut installé à Billé le 30 mars 1737. Une année bien triste par ailleurs, puisque la paroisse compta 121 décès à la suite d'une épidémie. Il y exerça son ministère pendant 32 ans, jusqu'à son décès.
Il était né à Rennes le 30 janvier 1710 et fut baptisé le lendemain en la paroisse Saint-Sauveur. Il était le cinquième de sept enfants d'Alexis et de Louise Blanchard. Son père était premier huissier au Parlement.

Son œuvre

Eusèbe Bougret à laissé son empreinte sur l'église. C'est au cours de son ministère et par ses soins, qu'un nombre important de travaux y fut entrepris. En 1758 le pignon ouest qui comprend la porte d'entrée fut rebâti à neuf. En 1764 fut façonné par M. Tory, menuisier à Fougères, l'autel du Rosaire. Il fut complété en 1765 par le tableau de la Vierge peint par M. Coursier de Rennes. En 1766 ce fut au tour de l'autel Saint-Louis réalisé par le même artisan et des deux petits autels qui jouxtent le choeur. Enfin, la boisure des fonts baptismaux fut construite en 1769, l'année de sa mort. Jean-Marie Guet, dans son histoire de Billé, fait largement état de ces travaux dont il a puisé la description dans le livre de paroisse.

Les dîmes

Nous abons retrouvé un certain nombre d'actes notariés ayant trait à la perception des dîmes destinées au clergé de Billé. Ils s'inscrivent dans la période du ministère d'Eusèbe Bougret. Ce sont des baux entre lui et une ou plusieurs personnes, généralement des couples, s'engageant à lui verser chaque année une somme d'argent correspondant au montant de la dîme qu'il percevait. Libre à eux ensuite de récupérer l'équivalent en nature près des habitants et à en négocier les produits.

Ces baux furent signés en l'étude de maître François Delatouche en 1756 et 1757. Nous présentons in extenso le premier d'entre eux daté du 18 juillet 1756. Dix autres ont été résumés.

DateContractant(s)
18 juillet 1756Guillaume Cupif et Marie Fierducul
29 juillet 1756 Pierre Doudard et Jeanne Vannier
François Domé et Michelle Forthomme
Julien Gautrais Julienne Forthomme
1er août 1756 François Berhault
5 août 1756 Joseph Chenevière et Michelle Renault
5 août 1756 Jean Durocher et à Étiennette Houdusse
10 août 1756 René Sancier et Françoise Pihan
15 août 1756 Joseph Bigot et Françoise Fouquet
15 août 1756 Jean Pihan et Françoise Bignon
30 août 1756 Pierre Chauvel et Françoise Ermenier
30 août 1756 Fiacre Jehannin et Charlotte Pichon
18 novembre 1757 Joseph Gentilhomme et à Jeanne Georget

Un doyen bien malade

Les lignes suivantes, page 218 du tome IX du Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, etc édité à Paris en juillet 1758, attirent notre attention:

Tel était au mois de décembre 1756, pendant un froid sec et des plus violents, l'état de M. B***, Doyen rural de Billé, vrai modèle, à tous égards, des bons Pasteurs, âgé d'environ cinquante ans, d'un tempérament mélancolique, livré à l'étude et aux occupations de son ministère: il consulta sur son indisposition naissante M. Régnault, médecin en cette ville, et fort versé dans la pratique de son art; son avis fut de faire saigner le malade...

Cet extrait est précédé de la description de l'indisposition et il s'ensuit une liste déjà impressionnante des premiers soins apportés au malade par le médecin. Malgré ces traitements énergiques, l'état de M. B*** ne fait qu'empirer et le huitième jour le praticien impuissant fait appel à son confrère, M. le Nicolais du Saussay, docteur en médecine à Fougères, qui relate le cas.

Ce dernier va appliquer différents remèdes et méthodes décrits avec force détails en même temps que les effets produits. Cependant, la situation continue à se dégrader encore plusieurs jours, au point que se pose la question: Que faire en pareille extrémité? C'est finalement l'usage de la liqueur minérale d'Hoffmann, apportée par le médecin fougerais qui sauvera le malade, après une lente amélioration qui est aussi décrite.

Les détails fournis sur les qualités du malade et l'initiale de son nom, ne laissent guère de doute qu'il s'agissait d'Eusèbe Bougret. De cet épisode, il reste à découvrir qui était le médecin Régnault qui, à notre connaissance, n'a jamais été mentionné autre part à cette époque. Si un internaute possède des informations à son sujet nous serons heureux de l'apprendre et d'en faire part.

Sa famille

Il apparaît qu'un autre frère, Louis Robert, et sa sœur Louise étaient venus le rejoindre à Billé. En effet ils y furent inhumés à Billé le 29 avril 1787 et le 8 octobre 1786 respectivement. Louis Robert à aussi laissé une autre empreinte sous la forme d'un acte notarié daté du 25 juin 1755 dans lequel il se trouvait être mandataire des vendeurs d'un bien. Dans ce document, comme dans l'acte de sa sépulture, il est qualifié de sieur de Châtillon. Châtillon est aussi accolé au nom de sa sœur à sa sépulture. Ce sont probablement les raisons pour lesquelles Jean-Marie Guet dans son histoire de Billé suppose, à tort, qu'Eusèbe Bougret serait né à Châtillon-en-Vendelais.

 

Eusèbe Bougret décéda le 31 décembre 1769 à 59 ans. Il avait donc survécu treize années à la grave maladie décrite ci-dessus. C'est son frère aîné, Georges Alexis Bougret, auparavant recteur de Saint-Léonard de Fougères pendant 34 ans qui lui succéda, pour une année seulement.

Généalogie
dernière mise à jour de cette page le 21/02/2023 à 13:39:24