Familles Chevallier
Comme il apparaît sur le diagramme de la page précédente, le nom Chevallier fut de loin le plus fréquent à Billé. En outre, en se basant sur le nombre d'actes de décès entre le début du XVIIème siècle et 1920, Billé est la deuxième commune qui compte le plus de Chevallier (217) dans le Pays de Fougères. Il y en a davantage seulement à Bazouges-la-Pérouse (242) et la commune qui suit est Fougères (153). En ce qui concerne le nombre des mariages, Billé (163) est devant Fougères (146) et Bazouges-la-Pérouse (112).
Le 17 juillet 1621, Julien Chevallier épousa Louise Lesacher à Billé. Deux ans plus tôt, le 9 février 1619, il avait épousé Julienne Médard dont nous n'avons pas retrouvé l'acte de décès.
Encore à Billé, le 10 mai 1623, Michel Chevallier épousait Françoise Rallier.
Un autre Michel Chevallier et Michelle Pigeon donnèrent naissance à cinq enfants entre 1683 et 1691 à Billé. Jean, un de leur fils s'unit à Jeanne Prenveille à Billé en 1702 eut une nombreuse descendance.
Ces trois couples - il n'est pas à exclure qu'ils étaient apparentés - furent à l'origine de trois lignées de Chevallier et ont eu de nombreux descendants jusqu'à nos jours. Le tableau dessous décrit les trois branches et indique dans la colonne de droite quelques descendants directs des branches respectives mariés à Billé autour de 1920. En cliquant sur les noms de ces personnes, des diagrammes démontrent la présence continue à Billé de ces trois lignées pendant quatre siècles.
Il y a eu une dizaine de mariages de Chevallier de Billé au cours de la première moité du XXème. Six photographies en sont disponibles. Ci-dessous est évoqué le souvenir de quelques membres de ces familles.
Joseph Chevallier (1706-1771)
sieur de Maison Blanche
Joseph Chevallier (1706-1771)
sieur de Maison Blanche
- Nous avons retracé par ailleurs la vie familiale de Joseph Chevallier qui eut 27 enfants de trois épouses successives.
relire l'article
Joseph Chevallier (1754-1803.)
sieur de Maison Blanche
Joseph Chevallier (1754-1803.)
sieur de Maison Blanche
- S'il s'agit bien de lui, il fut impliqué, apparemment bien malgré lui, dans l'affaire de la Royandière en 1793. Devant le tribunal révolutionnaire, il parvint à sauver sa tête.
Jean Chevallier (1767-1841)
Jean Chevallier (1767-1841)
- Il figure sur la liste des chouans rentré en 1796 à 28 ans (Vicomte Le Bouteiller - Archives Municipales de Fougères). Voir La Révolution dans la canton de Billé dans la section Organisation des chouans.
Pierre Chevallier (1769-1844)
maire de Billé
Pierre Chevallier (1769-1844)
maire de Billé
- Il naquit au Bois Grenier où ses parents Pierre et Jeanne Coquelin étaient laboureurs. Il y resta après le décès de ses parents en 1791 et 1792. Le 24 novembre 1796 il devint officier de l’état civil - il signait agent municipal dans les actes - jusqu'à ce qu'il fut remplacé par Jean Beaugendre après le 14 avril 1797. En septembre 1798, il épousa Anne Coquelin à Saint-Georges-de-Chesné. Le couple s'en fut exploiter la ferme Grigné où ils virent naître leurs cinq premiers enfants. Il étaient au Désert en Vendel en 1812 à la naissance de deux jumelles. En 1828, ils étaient arrivés à Billé puisqu'Anne Coquelin décéda le 20 juillet au Haut Monceau.
Désigné maire de Billé par le Préfet le 18 septembre 1830, il prêta serment devant le conseil municipal en réunion extraordinaire le 22 novembre suivant, jurant fidélité au roi et obéissance à [la] charte constitutionnel[le] et aux lois du royaume. Il resta maire jusqu'en 1840 et fut remplacé par Joseph Delatouche. Il habitait les Fosses lorsqu'il décéda le 4 janvier 1844 à l'âge de 74 ans.
Son fils Pierre s'installa au Haut Monceau et c'est aussi là que naquit François, son arrière petit-fils, qui deviendra à son tour maire de Billé et dont il est question plus loin.
Pierre Chevallier (1788-1812)
Pierre Chevallier (1788-1812)
- Il figure parmis les soldats d'Empire qui ne sont pas revenus.
Les Chevallier dans la tourmente de 1914-1918
Les Chevallier dans la tourmente de 1914-1918
Huit jeunes Chevallier sont répertoriés parmi les poilus. Quatre d'entre eux ne rentrèrent pas, dont les noms sont gravés sur notre Monument aux Morts.
Ange Chevallier, du Haut-monceau fut la première victime dès le 10 novembre 1914. Avant la guerre il vivait au Haut-Monceau avec sa mère Perrine Malidor et d'autres frères et sœurs. François, le père était décédé depuis 1906. Ce n'était pas la fin des épreuves pour cette famille: son frère Pierre, le second des dix enfants vivants et l'aîné des garçons, fut tué à son tour peu de temps après, le 24 mai suivant, quasiment au même endroit en Belgique. Ce dernier laissait derrière lui son épouse Anne-Marie Jousselin et leurs quatre enfants à la Haute Tollerais, la ferme que le couple exploitait. Trois autres frères participèrent aussi à cette guerre: François, que nous retrouvons ci-dessous, Joseph et Louis. Joseph avait noté au jour le jour la vie de sapeur qu'il menait pendant sa première année de guerre. Son récit est conté dans les pages consacrées à la Grande Guerre.
Deux autres Chevallier furent victimes de la guerre. Tous deux appartenaient à des familles différentes. Louis Chevallier de la Basse Cosvinière fut mortellement blessé en octobre 1915 et décéda dès le lendemain à l'ambulance de Mourmelon-le-Petit (Marne). Son frère Jean, plus jeune, fut incorporé en octobre 1917 et resta soldat jusqu'à la fin de 1919. Pierre Chevallier de la Basse Fonderie passa à partir de la fin août 1915 d'hôpital en hôpital et succomba de la tuberculose le 18 décembre 1918 à Beaune (Côte-d'Or).
François Chevallier (1875-1941)
maire de Billé
François Chevallier (1875-1941)
maire de Billé
- Né au Haut Monceau, quatrième d'une famille de douze enfants, il se maria à Saint Georges de Chesné avec Armandine Vannier en avril 1912 et ils s'intallèrent à la Bilourdière. Armandine décéda en février 1913. Il ne se remaria pas. Comme tous les hommes de cet âge il dut partir à la guerre en août 1914 et n'en revint qu'en février 1919. Il continua à exploiter la ferme de la Biloudière avec sa sœur Eugénie, quatre ans plus jeune que lui, restée célibataire. Il se retirèrent au bourg entre 1931 et 1936.
Dès 1908, il avait été élu conseiller municipal et en 1912 il devint adjoint. Après la guerre, il succéda à Jean Bazin comme maire de Billé, fonction qu'il occupa pendant 22 ans jusqu'à sa mort subite le 10 mai 1941.
À la fin de son troisème mandat, le 21 avril 1935, le conseil municipal de Billé démissionna en bloc pour protester contre les propos de M. Lechevalier, receveur des contributions directes à Fougères à l'encontre d'habitants de Billé et notamment d'Adolphe Éon. Il s'agissait d'un épisode de la révolte des bouilleurs de cru qui fut sans grande conséquence pour notre maire réélu en juin suivant.
dernière mise à jour de cette page le 21/02/2023 à 15:49:24