Bourg au cours du XX^ème siècle

Nous avons rassemblé ici des photographies et cartes postales du bourg de Billé. Elles démontrent que si les lieux et les édifices sont reconnaissables, les aspects ont bien changé tout au long du siècle dernier.

Le lavoir de rue Creuse

Avant l'avènement de l'eau courante, les ménagères qui ne disposaient pas d'une source à domicile et n'habitaient pas à proximité d'une rivière allaient laver le linge au douet - prononcer doueu - le plus proche. Il s'agissait d'un simple trou d'eau alimenté par une source dont les rives n'étaient pas aménagées. Les lavandières s'agenouillaient au bord de la pièce d'eau en se protégeant d'un carosse souvent garni de paille ou de foin pour se prémunir de l'humidité. Pour celles demeurant au bourg de Billé, il y avait autrefois un douet situé au lieu appelé rue Creuse - voir l'emplacement sur GéoPortail (parcelle 0001). Cette rue devint par ailleurs, en 1827, le point de départ du chemin vicinal conduisant de Billé à Parcé qui, auparavant, passait par la Ronse.

Avant l'adduction publique de l'eau le douet était encore largement utilisé. À partir de 1954 la municipalité décida d'y aménager un lavoir afin de rendre la tâche un peu moins pénible aux utilisatrices. Le projet fut débattu lors des séances du 28 février 1954 et du 31 août 1955. Un plan - ci-contre - et un descriptif précis furent élaborés au cours de la même année 1955. Le 5 mai 1956, les travaux n'étaient pas encore terminés puisqu'il était fait mention d'une dépense de maçonnerie supplémentaire. Il ne fut donc pas mis en service avant cette année-là.
Le bassin d'une contenance totale d'environ seize mètres cubes - voir les dimensions sur le plan - était divisé en deux parties: une pour le lavage, l'autre pour le rinçage. De chaque côté, une charpente en bois recouverte de tôles abritait de la pluie ou du soleil.
Il n'en reste pas moins que, pour nos bourgadines, le chemin au lavoir était long, surtout au retour, quand il fallait remonter la côte avec la brouette chargée du baquet contenant le linge mouillé.

La source

La source qui alimentait le lavoir existe toujours près du calvaire actuel. Elle s'écoule dans un puits qui servait autrefois de réserve en cas d'incendie. Le trop plein s'en allait vers l'ancien douet et fut canalisé jusqu'au lavoir au moment de sa construction. Ce dernier était sensé présenter une réserve supplémentaire. De nos jours, cette source est encore très active puisqu'il a été observé, en plein mois d'aôut, un débit aussi important que le diamètre d'une bouteille...

Comme dans l'temps!

Pour laveu l'paquè aux dé cend'
Y faut ben fair attention à c'qui yè pa , surtou pas, de cend' de châtegnie, ça fait des taches et dé fieurées. Y faut gueurleu la cend', bé fin et la mèt dans une pouchette bé fislée. D'abord bé echaongeu lé blanch au doueu. N'pas ava peu de frotte d'alle é d'veni enteur lé mains é d'brosse au la bross en chiendent. Apré ça fau mèt lé blanch dans la léssiveuse rempli d'iaou freud au la pouchèté d'cend'. Faire bouilli - combien de temps? Y reust pu qu'à r'tourne au doueu rinçe tou çà bé nè. Y fau bé prend' gard' de n'pa s'ebouillaonte quand on sort lé graon morciaou d'la léssiveuse et n'pas lésse s'apeurche lé p'tits garçailles qui sont tourjou à tourneye ou y n'faut pas. Une toqu' à çà!