Cordonniers
ans nos campagnes, le soulier n'était pas porté tous les jours. Les pieds étaient le plus souvent chaussés de sabots de bois. La chaussure n'apparaissait que le dimanche aux offices et les jours de fête, les mariages par exemple. C'est dire que les cordonniers avaient sans doute moins de pratique que les sabotiers. Il s'en trouvait cependant à Billé dès la fin du XVIIème siècle alors que les sabotiers ne s'installèrent que plus tard, probablement à cause de l'éloignement des forêts.
Jean Abraham
Nous savons peu de Jean Abraham qui est mentionné comme cordonnier dans l'acte de son mariage avec Jeanne Simon en juin 1684 à Billé. Trois filles naquirent de cette union, les deux premières à Combourtillé et Perronnelle, la troisème, à Billé en 1690. Aucun autre acte n'apparaît dans le pays de Fougères par la suite.
René Teveu
René Theveu, né à Billé en 1718, épousa Renée Cervelle à Parcé en 1747. Ni l'acte de mariage, ni les actes de baptême et de sépulture de leurs onze enfants nés de 1749 à 1769 n'indiquent son métier. La seule trace de son état de maître cordonnier se trouve dans un contrat d'apprentissage signé en 1746, avant son mariage, entre lui et le père d'un jeune Jean Radier dans l'intention de faire apprendre le métier de cordonnier à son fils.
Noël Labbé
Noël Labbé et Renée Germain, mariés à Saint-Marc-sur-Couesnon en 1734, y eurent trois enfants décédés en bas âge de 1735 à 1738. Après quoi, comme l'atteste l'acte de décès de 1739 d'un garçon mort-né, ils vinrent s'installer à Billé. Un autre enfant décéda à sept semaines en 1740 et une dernière naissance emporta la mère et l'enfant en mars 1742. Les actes de décès des trois enfants font état du métier de cordonnier du père. Après quoi, Noël Labbé se remaria à Javené la même année avec Michelle Bahu. Le nouveau couple eut une fille en septembre 1743 au bourg de Billé. La famille s'en alla ensuite à la Tremblais en Javené. Cest là qu'il réside quand, suivant un contrat de 1751 par lequel, en tant que maître cordonnier, il engage le jeune Louis Cotton comme apprenti.
Étienne Tual
Étienne Tual et Michelle Angot, tous deux nés à Billé, se marièrent en 1802. Ils n'eurent qu'une fille née en 1808. Ils moururent jeunes tous les deux, lui en 1809 et elle trois ans plus tard. Les actes d'état civil attestent de l'état de cordonnier d'Étienne.
Jean Delamarche
Jean Delamarche était cordonnier à la Haute Tollerais puis à l'Aunée. Marié à Louise Jardin de Saint-Georges-de-Chesné en 1789, il eut six enfants. Il mourut au bourg en 1825 et sa femme en 1836 à la Primaudière.
Jean Lacour
Jean Lacour fut cordonnier à Billé pendant un demi-siècle: d'avant 1832 jusqu'a sa mort en 1883, il exerça son métier au bourg. Il se maria à trois reprises et n'eut qu'une fille vivante lors de son second mariage. Au moment du recensement de 1856, il était assisté de François Cupif, par ailleurs cousin de sa troisième épouse.
François Cupif
François Cupif était ouvrier chez Jean Lacour en 1856 et il devint son gendre en 1859 en épousant Marie Lacour. Il s'installa comme cordonnier au bourg de Billé. Le couple eut quatre enfants. Marie Lacour mourut en 1872 et son mari en 1884.
Blanchet
Pierre Blanchet naquit à Combourtillé en 1818. Lors de son mariage avec Marie Bonnant à Parcé en 1848, ses parents étaient déjà décédés. Son père avait été papetier à Saint-M'Hervé. Marie Bonnant était née à Saint-Sauveur-des-Landes. En 1851, le couple était au bourg de Billé avec un premier enfant qui devait mourir à 22 ans. Trois autres enfants naquirent de 1851 à 1854 et le cordonnier pratiqua jusqu'à son décès en 1891. Il avait perdu son épouse en 1882, et habitait alors chez son fils, Jean, qui devait lui succéder.
Ouvriers chez Pierre Blanchet: Julien Collin et Joseph Jourdan (1851).
Jean Blanchet, fils des précédents assura la continuité de l'activité de son père. Il se maria à Mecé avec Marie Travers en 1884 et ils eurent quatre enfants à Billé de 1885 à 1893. Jean Blanchet mourut en novembre 1919. Marie Travers habitait encore au bourg en 1936.
Jean Blanchet, leur fils, après avoir travaillé avec son père et lui avoir succédé sera le dernier cordonnier à Billé. Il épousa Reine Sauton en 1910 à Vendel. Lui restera dans les mémoires comme musicien pour avoir animé nombre de mariages avec son accordéon. Elle fut détentrice de la cabine téléphonique pendant presque cinquante ans.
Jourdan
Louis Jourdan naquit au Loroux en 1841. Lorsqu'il épousa Joséphine Vannier à Billé en 1867, il était ouvrier cordonnier à Fougères. Elle était fille de Pierre Vannier, charron. Ils eurent huit enfants jusqu'en 1884. Deux de leurs enfants mourront en bas âge. Les cinq garçons apprirent le métier de leur père. Louis l'aîné se maria à Fougères et s'installa à Lécousse comme cordonnier. Joseph le second, marié aussi à Fougères fut successivement chauffeur au gaz et chaussonnier. Aimable, le troisième décéda à 23 ans en 1898. Le plus jeune, Jean, se maria en 1914 avec Marie Desrues. Il fut tué à la guerre en 1917. Il laissait une fille, Joséphine, et un fils, Jean, né en 1917, trois jours après la disparition de son père. Joséphine, ne se maria pas et pratiqua le métier de brodeuse au bourg jusqu'à son décès, en 1940. Joséphine Vannier décéda à Billé en 1898 et son mari en 1916.
Amand Jourdan, le sixième enfant des précédents prendra la suite après avoir, lui aussi, participé à la guerre. Il avait épousé Aurélie Lebigre en 1911. Le couple n'eut pas d'enfant. Il mourut à 53 ans dès 1932 et elle lui survécut jusqu'en 1954.